10 septembre 2023. 23ème dimanche du Temps ordinaire. Bertrand Caux, diacre.
La correction fraternelle : une démarche d'amour.
Les textes qui sont proposés à notre méditation aujourd’hui expriment un désir profond de Dieu que nous vivions en frères et sœurs, fils et filles d’un même Père. Et pour vivre cette fraternité, il nous donne un outil efficace qui est celui de la correction fraternelle.
Ce désir profond de Dieu d’une fraternité entre nous est déjà bien présent dans l’ancien testament. Dans la première lecture, extraite du livre du prophète Ezéchiel, Dieu demande instamment au prophète d’être un guetteur pour la maison d’Israël afin qu’aucun de ses membres ne soit perdu. Il lui demande d’avertir le « méchant » d’abandonner sa conduite mauvaise, tout en respectant bien sûr sa liberté. En effet, tout ne peut se faire que dans l’amour.
Si on ne peut sauver une personne contre sa volonté, il est de notre devoir de l’avertir de l’incohérence de sa conduite, si nous en sommes témoins.
Dans l’Evangile, ce désir de Dieu que nous vivions la fraternité, est repris par Jésus dans le passage que nous avons entendu. Il est intéressant de noter que l’évangéliste Matthieu le place entre l’histoire de la brebis égarée racontée par Jésus et une invitation qu’il fait à ses disciples de pardonner jusqu’à l’infini.
3 septembre 2023. 22ème dimanche du Temps ordinaire. Frère Arnaud Blunat (op)
Être passionnés de Dieu
Le coup est rude pour Pierre. En un instant, le voilà qui se trouve désavoué, contredit par Jésus. Pierre venait d’affirmer avec assurance sa foi en Jésus : « tu es le Messie, le fils du Dieu vivant ! » Mais à l’annonce des souffrances, de la mort et de la résurrection de Jésus, il veut s’interposer. Jésus le renvoie vertement. De là vient l’expression bien connue, mais incompréhensible quand elle est mal traduite : Jésus ne dit pas : « arrière Satan ! » mais « passe derrière moi, Satan ! »
Autrement dit : ne te met pas en travers de mon passage. Ne te mets pas à la place de Dieu. Tu fais le jeu de Satan, le tentateur, le diviseur. Qui es-tu pour dire ce qui est bon ?
Les pensées de Dieu ne sont pas celles des hommes.
Car le chemin que Jésus doit emprunter est celui de la passion.
La passion : un mot intéressant qui renvoie à deux réalités contradictoires et pourtant indissociables : aimer et souffrir.
Pour les hommes, la passion, c’est aimer. Pour Dieu, c’est aimer mais aussi souffrir.
27 août 2023. 21ème dimanche du Temps ordinaire. Frère Arnaud Blunat (op)
« Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise »
Pierre est l’apôtre le plus connu, celui dont les évangiles parlent le plus. Nous le connaissons bien, et nous l’aimons bien, parce qu’au fond il est un peu comme nous.
Pierre est souvent en première ligne. C’est un meneur d’homme, au caractère bien trempé. Il résiste, il s’oppose, il se met parfois en colère.
Quand Jésus l’a appelé à le suivre, c’était au bord du lac de Galilée. Pierre a tout quitté, sa petite entreprise familiale, ses proches, pour se mettre en route, avec André son frère et d’autres compagnons.
Pierre a dû beaucoup échanger avec eux au sujet de Jésus. Comment ne pas se poser des questions en présence d’un homme si extraordinaire, si surprenant ? Ses miracles, ses guérisons, et surtout ses enseignements, ses paroles tellement fortes, tellement lumineuses… Non, Jésus n’est pas un homme comme les autres, et pourtant il semble si proche, tellement l’un de nous.
Après la multiplication des pains et le discours du pain de vie, Pierre répondra à Jésus qui leur demande s’ils veulent le quitter : Seigneur, à qui irions nous tu as les paroles de la vie éternelle !
20 août 2023. 20ème dimanche du Temps Ordinaire. Frère Arnaud Blunat (op)
« Ce que femme veut, Dieu le veut ! »
Nous avons une illustration de ce dicton dans la scène de l’évangile que nous venons d’entendre.
C’est en effet ce que Jésus dit à la Cananéenne venue lui demander de guérir sa petite fille : « femme, grande est ta foi. Que tout se passe pour toi comme tu le veux »
Pourtant, on est étonné du revirement de Jésus, impressionné par la foi de cette femme, par son audace et sa pugnacité, alors que, dans un premier temps, il ne lui avait manifesté qu’indifférence et hauteur. Le silence qu’il lui oppose est même surprenant, son attitude quelque peu désobligeante, alors que la femme manifeste une souffrance désespérée.
La raison qu’il donne de ne pas s’intéresser à elle dévoile une forme d’exclusivisme qu’on a peine à comprendre. Pourquoi est-il venu en territoire païen s’il ne recherche que les brebis perdues d’Israël ?