A Gaza, vous le savez, en cette nuit de Noël, les armes ne se tairont pas, les combats se poursuivront, et la population terrorisée, continuera à implorer le ciel pour que cesse leur martyre.
Mais ailleurs, d’autres armes se feront encore entendre : cris, coups de poings, insultes, menaces… des combats contre la haine, la méchanceté, la cruauté au quotidien, bref tout ce qui défigure et déshonore notre humanité.
Qu’est-ce que Noël pour tant d’enfants ainsi maltraités, violentés, martyrisés ?
Ailleurs encore, peut-être pas si loin, des hommes et des femmes passeront un Noël en demie teinte, dans la tristesse et la solitude, pendant que d’autres mangent, boivent, rient, s’amusent. Il n’y a rien de mal à cela. Seulement ils ne savent pas vraiment pourquoi.
Au milieu des derniers préparatifs de Noël, nous recevons comme un premier cadeau l’incomparable récit de l’Annonciation. Quel contraste entre l’agitation fiévreuse du monde qui nous entoure à l’approche des fêtes, et la calme réponse que Marie vient de donner à la demande de l’ange !
En ce 4ème dimanche de l’Avent, ultime étape avant l’annonce de la Nativité, il est intéressant de souligner de semblables différences dans les textes que nous venons d’entendre. Nous voyons en effet que l’attitude un peu embarrassée du roi David, qui perçoit que Dieu n’a pas sa place sous une tente, est contrebalancée par l’humble étonnement et la foi si limpide de la jeune fille de Nazareth. Alors que David a laissé Dieu à la porte de son palais, Marie n’a jamais fermé la porte de son cœur à la présence de son créateur.
Jean-Baptiste était connu. Beaucoup venaient recevoir le baptême qu’il donnait dans le Jourdain en signe de conversion. On venait entendre ses paroles percutantes, on accourait aussi pour recueillir ses conseils de vie : « que devons-nous faire ? » viennent lui demander les foules, les publicains et même des soldats (cf. Lc 3,10-14).
Tout le monde, ou presque, reconnaît en lui un envoyé de Dieu, un prophète ; certains se demandent même s’il n’est pas le Messie annoncé par les prophètes des temps passés. Messie ? Ce mot hébreu, qui se traduit en grec « Christ », signifie : celui qui a reçu une onction. Il s’agit au départ d’une onction d’huile qui symbolise le don que Dieu fait de son Esprit à quelqu’un en signe de consécration.
Entre tous les textes que nous venons d’entendre, il y a comme une même attente, un même climat d’impatience.
« Ah, si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face », s’exclame le prophète Isaïe.
« Réveille ta vaillance et viens nous sauver », chante le psaume.
De son côté, S. Paul déclare aux Corinthiens : « vous qui attendez la venue de notre Seigneur, c’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout »
Et dans l’évangile de Marc Jésus nous invite à veiller, car nous ne savons pas quand le maître de maison reviendra.
Des siècles ont passé, et le Seigneur n’est toujours pas revenu. Année après année, nous entendons le même message. Cependant, de nouvelles générations découvrent la foi, mais sont invitées comme nous à veiller. Alors pourquoi donc Dieu tarde-t-il à venir, pourquoi donc veut-il éprouver à ce point notre foi et met-il à si rude épreuve notre fidélité ?