Dimanche 17 septembre. Homélie du 25ème Dimanche Ordinaire. Mgr Norbert TURINI
Installation du Fère Arnaud Blunat (op)
Le pardon : une priorité !
Sœurs et frères,
Vous l’avez compris, dans cet Evangile, Jésus fait du pardon, la priorité. Pourquoi ? A y regarder de près le sommet de l’amour c’est le pardon. Aimer va jusqu’à pardonner. C’est facile dans l’absolu, mais dans le concret, c’est autre chose. C’est pourquoi, Jésus nous offre cette parabole étonnante, totalement disproportionné, un peu surréaliste.
D’abord on peut se demander comment un roi, en bon intendant de ses biens peut renoncer à une telle dette qui représente une somme considérable l’équivalent, aujourd’hui, de plusieurs millions d’euros.
Certes dans un premier temps il impose son autorité royale en demandant le remboursement intégral de la dette. Il défend ses intérêts. De plus, ce n’est que justice puisque le serviteur la lui doit.
Et puis dans un second temps, il bascule totalement dans la compassion en se laissant émouvoir par ce serviteur, ses supplications, son appel à la patience, sa promesse de réaliser l’impossible.
10 septembre 2023. 23ème dimanche du Temps ordinaire. Bertrand Caux, diacre.
La correction fraternelle : une démarche d'amour.
Les textes qui sont proposés à notre méditation aujourd’hui expriment un désir profond de Dieu que nous vivions en frères et sœurs, fils et filles d’un même Père. Et pour vivre cette fraternité, il nous donne un outil efficace qui est celui de la correction fraternelle.
Ce désir profond de Dieu d’une fraternité entre nous est déjà bien présent dans l’ancien testament. Dans la première lecture, extraite du livre du prophète Ezéchiel, Dieu demande instamment au prophète d’être un guetteur pour la maison d’Israël afin qu’aucun de ses membres ne soit perdu. Il lui demande d’avertir le « méchant » d’abandonner sa conduite mauvaise, tout en respectant bien sûr sa liberté. En effet, tout ne peut se faire que dans l’amour.
Si on ne peut sauver une personne contre sa volonté, il est de notre devoir de l’avertir de l’incohérence de sa conduite, si nous en sommes témoins.
Dans l’Evangile, ce désir de Dieu que nous vivions la fraternité, est repris par Jésus dans le passage que nous avons entendu. Il est intéressant de noter que l’évangéliste Matthieu le place entre l’histoire de la brebis égarée racontée par Jésus et une invitation qu’il fait à ses disciples de pardonner jusqu’à l’infini.
3 septembre 2023. 22ème dimanche du Temps ordinaire. Frère Arnaud Blunat (op)
Être passionnés de Dieu
Le coup est rude pour Pierre. En un instant, le voilà qui se trouve désavoué, contredit par Jésus. Pierre venait d’affirmer avec assurance sa foi en Jésus : « tu es le Messie, le fils du Dieu vivant ! » Mais à l’annonce des souffrances, de la mort et de la résurrection de Jésus, il veut s’interposer. Jésus le renvoie vertement. De là vient l’expression bien connue, mais incompréhensible quand elle est mal traduite : Jésus ne dit pas : « arrière Satan ! » mais « passe derrière moi, Satan ! »
Autrement dit : ne te met pas en travers de mon passage. Ne te mets pas à la place de Dieu. Tu fais le jeu de Satan, le tentateur, le diviseur. Qui es-tu pour dire ce qui est bon ?
Les pensées de Dieu ne sont pas celles des hommes.
Car le chemin que Jésus doit emprunter est celui de la passion.
La passion : un mot intéressant qui renvoie à deux réalités contradictoires et pourtant indissociables : aimer et souffrir.
Pour les hommes, la passion, c’est aimer. Pour Dieu, c’est aimer mais aussi souffrir.