Je ne compte plus le nombre de fois où l’on me demande : comment doit-on vous appeler ? Père ou frère ? Je réponds alors : quand j’ai reçu l’habit en entrant dans l’Ordre des Dominicains, on m’a dit : désormais vous vous appellerez frère Arnaud. Alors appelez-moi frère Arnaud.
Un frère domincain disait malicieusement : « je ne suis le père de personne, je suis le frère de tous ! »
Bien que nous soyons tous nés d’un père biologique que nous appelons père ou papa, Dieu est le seul que nous prions en disant : Père, notre Père.
Les deux histoires de vignes que nous venons d’entendre, pourtant écrites à des périodes différentes, soulignent chacune une réalité que nous connaissons encore aujourd’hui : la violence ne cesse d’habiter nos sociétés. L’homme a fait des progrès immenses en matière de connaissance scientifique, mais nos sociétés peinent à emprunter des chemins de paix pourtant connus et vitaux.
Cela était vrai du temps d’Israël, dans l’ancienne alliance, comme nous le montre la première lecture extraite du livre du prophète Isaïe.
Le peuple d’Israël, comparé à la vigne du Seigneur, déçoit lourdement Dieu car cette vigne donne de mauvais raisins alors que Dieu l’a choyée et qu’il a tout fait pour qu’elle en donne de beaux.
Dieu attendait des hommes le droit et la justice et c’est le crime et les cris d’injustice qui surviennent comme un inattendu pour Dieu.
Dimanche 17 septembre. Homélie du 25ème Dimanche Ordinaire. Mgr Norbert TURINI
Installation du Fère Arnaud Blunat (op)
Le pardon : une priorité !
Sœurs et frères,
Vous l’avez compris, dans cet Evangile, Jésus fait du pardon, la priorité. Pourquoi ? A y regarder de près le sommet de l’amour c’est le pardon. Aimer va jusqu’à pardonner. C’est facile dans l’absolu, mais dans le concret, c’est autre chose. C’est pourquoi, Jésus nous offre cette parabole étonnante, totalement disproportionné, un peu surréaliste.
D’abord on peut se demander comment un roi, en bon intendant de ses biens peut renoncer à une telle dette qui représente une somme considérable l’équivalent, aujourd’hui, de plusieurs millions d’euros.
Certes dans un premier temps il impose son autorité royale en demandant le remboursement intégral de la dette. Il défend ses intérêts. De plus, ce n’est que justice puisque le serviteur la lui doit.
Et puis dans un second temps, il bascule totalement dans la compassion en se laissant émouvoir par ce serviteur, ses supplications, son appel à la patience, sa promesse de réaliser l’impossible.