Jeudi, 22 Mai
Homélie du Mercredi des Cendres 14 février 2024. Frère Arnaud, op.

Dans quelques instants, nous allons nous venir en procession pour recevoir une marque sur notre front. Que représentent ces cendres à votre avis ?. On a coutume de dire qu’elles sont faites à partir des rameaux bénis de la dernière semaine sainte.

Intéressant, n’est-ce pas ?
Ces rameaux que nous avions levés alors que nous avancions également en procession, vous vous souvenez ce qui s’était passé une fois arrivés dans l’église ?


Après la joie débordante et communicative, nous avons été plongés directement sans transition dans la Passion. Nous avons entendu comment Jésus a été trahi, livré, condamné. Il n’était alors plus question de rameaux, de liesse, de messie glorieux, mais de cris, d’insultes, de coups de fouets, de mort. Celui que nous avions acclamés, nous l’avons abandonné, condamné.
Oui, ces cendres dont nos fronts vont être marqués sont signes de notre péché, de notre misère, notre fragilité humaine, notre inconstance. Toute notre vie se déroule ainsi avec les belles choses dont nous sommes capables mais aussi nos infidélités, nos lâchetés, nos refus. Nos enthousiasmes et nos découragements, nos doutes et nos hésitations.


Que signifiera cette marque sur nos fronts si aujourd’hui, si nous ne prenons pas la décision d’une conversion sincère ? Mais qu’est-ce que se convertir si ce n’est se tourner vers Dieu, se tourner vers Dieu d’une nouvelle manière, autrement. Un seul mot ressort de l’évangile : la discrétion.

Quand tu fais l’aumône, fais-le en secret, dans le secret de ton coeur.
Quand tu pries, retire-toi dans ta chambre intérieure, en secret, là où le Seigneur t’attend.

Quand tu jeûnes, fais-toi beau pour le Seigneur, sans chercher à le dire, dans la joie de cette rencontre personnelle avec lui.


L’essentiel de ce carême n’est pas de savoir comment il faut partager avec les autres, comment il faut prier, ni ce qu’il faut manger ou pas, de quoi il faut se priver.

L’essentiel, c’est de redécouvrir, de sonder de manière renouvelée le lien profond qui m’unit à Dieu.

Si nous commençons tous ensemble ce temps du carême par une célébration commune, c’est parce que nous sommes tous à égalité, tous pareils, tous pécheurs. Face à Dieu, nous ne pesons pas bien lourds. Alors la première chose à faire, c’est de nous mettre à l’écoute, à l’écoute de Dieu.

Commençons par écouter Dieu qui nous parle dans cette célébration, dans les lectures, mais aussi les oraisons, la prière eucharistique avec sa préface. Ayons à coeur de participer activement à cette liturgie. Soyons attentifs à toutes ces paroles qui nous sont données, recevons-les, méditons-les, intériorisons-les. Laissons-les résonner en nous, afin de progresser dans la connaissance et l’intelligence du mystère du Christ, afin de lui être de plus en plus fidèles.

C’est dans la prière que chacun pourra découvrir à quelle conversion Dieu l’appelle, mais à partir du seul trésor qu’est son amour. Là où est ton trésor, là est ton coeur.
Tout doit être fait dans l’amour de Dieu, par son amour et pour son amour.
En même temps, n’oublions pas de porter dans notre prière tous nos frères et soeurs, leurs efforts, leurs espoirs, leurs combats.

Au terme du parcours, nous célébrerons ensemble la joie pascale, l’amour qui sauve et relève, l’amour qui fait jaillir la vie éternelle.