dimanche, 28 avril
 
12 novembre 2023. 32ème Dimanche du temps ordinaire. Bertrand Caux, diacre.
 
Chercher la Sagesse
 
« La Sagesse se laisse trouver par ceux qui la cherchent » avons-nous entendu en première lecture. Cette sagesse, le Roi Salomon l’a désirée plus que toutes les richesses du monde, non pour sa gloire personnelle, mais pour pouvoir gouverner son peuple avec bonté, droiture et justice.

Nous qui sommes des chercheurs de Dieu et de Vérité, la Sagesse divine est sans nul doute le bien le plus précieux que nous pouvons désirer et demander.

C’est d’ailleurs le bien, par excellence, qui conviendrait aux dirigeants de notre planète pour que toute guerre soit enfin bannie et qu’un monde de dialogue, de Paix et de Justice puisse advenir.

C’est peut-être du domaine du rêve. Il n’empêche que si l’on ne peut changer le monde, et donc les autres, on peut toujours se changer soi-même et devenir un signe de changement pour ce monde.

Alors, ayons à cœur de chercher et désirer cette Sagesse qui vient de Dieu et qui est Dieu lui-même. Nous pouvons prier Dieu pour cela et élargir notre prière à nos dirigeants comme nous le faisons le dimanche dans nos eucharisties lors de la prière universelle. 

En fait, la Sagesse n’est jamais loin de nous, nous est-il dit dans la première lecture. Elle se « trouve assise à notre porte ». Elle est là qui attend que nous ouvrions et sortions à sa rencontre. Elle attend comme un amoureux attend celle qu’il aime.

L’action de sortir est très importante car elle sous-entend une action libre, un réel désir de sortir de nous-mêmes et de nos enfermements. Il y va de notre liberté de choisir la Vie plutôt que la mort.

Dans la bible le croyant est un être de désir, assoiffé de Dieu et donc de Vie. Ce n’est pas un être rempli de certitudes, mais un chercheur de Vérité.

Le psaume avec lequel nous avons prié exprime parfaitement cette soif de Dieu. Je vous en rappelle le premier verset : « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi… »

Une soif que Jésus vient étancher. Car Jésus est la Sagesse incarnée. Une sagesse qui est folie aux yeux du monde puisqu’il s’est laissé librement, et par amour pour nous, clouer sur une croix et mourir pour nous puis, par sa résurrection, nous entrainer vers une Vie sans fin.  

Avec la croix, il n’y a plus d’obstacles à la Vie, il n’y a plus de lieux désespérés où la grâce ne pourrait passer. Toute épreuve vécue dans l’amour détient en elle une puissance infinie de Vie qui peut ressusciter les endroits les plus obscurs de nos existences. C’est cela la Sagesse de Dieu, c’est cela l’espérance chrétienne.

C’est bien ce qu’exprime St Paul dans la lettre qu’il adresse aux Thessaloniciens.  Confrontés à l’ultime épreuve qui est la mort des leurs, St Paul les invite à ne pas être abattus comme ceux qui n’ont pas d’espérance. Il les redynamise par cette affirmation : « Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité ; de même, nous croyons aussi, ceux qui se sont endormis, Dieu, par Jésus, les emmènera avec lui ».

Cette affirmation contient en elle-même le résumé et le condensé de la Foi que l’on nomme Kérygme : « Jésus est mort et ressuscité pour nous ».

Ce noyau de la Foi chrétienne est une parole de feu qui porte en elle toute la puissance d’amour de l’évènement qu’elle révèle et cet évènement, c’est l’évènement pascal.

C’est ce à quoi nous avons réfléchi dans le rassemblement KERYGMA à Lourdes du 20 au 23 octobre dernier. Ces 3 jours avaient pour objectif de stimuler un élan missionnaire dans toute la Pastorale à partir d’une annonce basée sur le kérygme. Nous aurons certainement l’occasion d’en reparler.

Dans l’Evangile, Jésus parle du royaume des cieux à partir d’une parabole où il est question de 10 jeunes filles invitées à des noces dont 5 étaient insouciantes et 5 prévoyantes devant l’époux qui tardait à venir dans la nuit.

Les 10 jeunes filles qui sortent à la rencontre de l’époux avec leur lampe, représentent chacune et chacun d’entre-nous dans son désir de rencontrer Jésus. Cette rencontre ne doit jamais nous mettre dans la crainte de ne pas être à la hauteur. Elle est toujours à envisager comme un évènement heureux qui remplit de joie dans la mesure où elle est présentée par Jésus comme une invitation à des noces, donc à la fête.

Mais cette rencontre, qui est à vivre dès ici-bas, peut aussi nous sembler tarder dans la nuit de nos vies, d’où la nécessité d’entretenir sans cesse notre soif de rencontre avec cette huile que produit en nous la prière, les sacrements, l’écoute attentive de la parole de Dieu et la charité fraternelle.

L’importance de la Parole de Dieu peut être symboliquement soulignée par les nombres 10 (pour les 10 jeunes filles) et 5 (pour les prévoyantes) qui font penser aux 10 paroles de vie (les dix commandements) et aux 5 premiers livres de la bible qui constituent la Torah.

Au final, et c’est cela la pointe de la parabole, nous sommes invités à être des veilleurs : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour, ni l’heure ».

Dans nos vies, il peut nous arriver de « somnoler », de nous « assoupir », de perdre confiance, comme le font les dix jeunes filles de la parabole. Dieu ne nous condamne pas pour autant.  L’essentiel est de se remettre à veiller et de réactiver en nous un vrai désir et une soif de le rencontrer. Notre présence à l’eucharistie est déjà une façon de le faire !

Que cette eucharistie nous garde dans une soif permanente de Dieu et de sa sagesse. Qu’elle nous rende attentifs à sa présence dans nos frères.